Analyse à froid #7. Devant remonter un grand retard au coup d’envoi, Manchester City s’est mis rapidement dans de bonnes dispositions. Mais, émoussés en seconde période, les Citizens ont craqué et ont de nouveau perdu face à Liverpool. City ne passera toujours pas les quarts de finale cette saison.
Je l’avoue, je n’ai pas choisi le bon match à regarder ce soir ! Bien que le score du match aller semblait tuer tout espoir de se qualifier pour City (défaite 3-0 à Anfield mercredi dernier), je pensais que City serait capable de réagir et de jouer pleinement sa chance. Surtout que Liverpool n’a pas toujours donné des garanties sur sa capacité à bien défendre cette saison. Visionnaire.
Car, tandis que la Roma se qualifiait en renversant le FC Barcelone dans l’autre match de la soirée (3-0), Manchester City a été loin de l’exploit nécessaire. Après une ouverture du score rapide par Gabriel Jesus (2e), les Citizens ont été stériles en attaque, à l’image du match aller. Pire, ils ont concédé la défaite par deux buts de Salah (56e) et Firmino (77e).
Guardiola tatonne
Pour entreprendre son come-back, Pep Guardiola a aligné un 3-1-4-2 de circonstance. Trois défenseurs (Laporte, Otamendi, Walker) avec une sentinelle devant (Fernandinho). Une ligne de quatre avec Sané et Bernardo Silva sur les côtés et De Bruyne et David Silva dans l’axe, chargés d’alimenter un duo Sterling-Gabriel Jesus. En première période, cela a fonctionné. City a eu la maîtrise du jeu (70 % de possession), a pu tenté 14 frappes et obtenir 4 corners. Avec un score de 1-0 à la pause, City pouvait espérer. D’autant que, juste avant la mi-temps, Sané inscrit un but refusé pour un hors-jeu contestable. Un refus qui provoque l’exclusion en tribunes de Guardiola, venu protester auprès de l’arbitre.
Au retour des vestiaires, les Reds mettent un peu plus le pied sur le ballon (48 % de possession entre la 45e et la 60e). Durant ce laps de temps, ils sont les seuls à tirer au but, à deux reprises, la première étant le ballon piqué de Salah qui offre l’égalisation (55e). Guardiola a décidé de faire reculer Fernandinho en défense centrale au début de la deuxième mi-temps et City évolue en 4-1-3-2. De Bruyne prend la place de sentinelle, derrière Sterling dans l’axe, Sané et Bernardo Silva sur les côtés. Agüero supplée David Silva (65e) et épaule Gabriel Jesus en attaque.
City reprend un contrôle relatif du jeu mais commence à montrer des signes de fatigue. L’entraîneur catalan choisi alors de faire sortir Bernardo Silva pour Gündogan (73e) et de passer en 4-2-2-2 ou 4-2-4. Peu de temps après, Otamendi commet une grosse erreur en donnant le ballon à Firmino, qui ne se prive pas pour mettre fin au suspense (77e).
Sané, Leroy des hors-jeu
La défense de Liverpool a, une nouvelle fois après le match aller, était très performante. Sur les 20 tirs de Manchester City, 12 ont été contrés par un joueur en rouge. Milner (6 contres), Oxlade-Chamberlain (6) et Lovren (5) ont été les plus souvent mis à contribution dans ce domaine. De fait, Karius n’a pas eu beaucoup d’interventions à effectuer. Il faut dire également que les Reds ont su aussi défendre tactiquement, en prenant très souvent les attaquants sky blues au piège du hors-jeu. Leroy Sané a été le plus souvent pris à revers, concédant 7 des 8 hors-jeu de son équipe. Deux d’entre eux ont annulé des buts, dont il été à la finition (42e) où à la passe (81e).
Des Citizens fatigués
Comme l’illustre l’erreur grossière d’Otamendi dans le dernier quart d’heure, Manchester City a manqué de jus dans sa double confrontation face à Liverpool. C’est assez étonnant, car la profondeur de banc de City est supérieure à celle de Liverpool. Mais Klopp a plus fait tourner ses joueurs, puisque ceux-ci cumulent 28 030 minutes jouées contre 35 254 pour City. Les 7 224 minutes d’écart correspondent en moyenne à sept matchs entiers pour onze joueurs. De fait, City a pris part à 5 rencontres de plus que Liverpool, notamment à cause de son parcours en League Cup.
En manque de forme, les Citizens n’ont jamais vraiment pu prendre le dessus sur des Reds disciplinés, généreux et solidaires dans l’effort. L’élimination est logique au vu des deux matchs, même si Manchester City a progressé sous l’ère Guardiola. Il en manque encore un peu pour atteindre le dernier carré de la Ligue des Champions. Quant à Liverpool, connaissant l’histoire qui lie le club à cette compétition, on se dit que leur futur adversaire a du souci à se faire !