A l’approche de la troisième finale de Coupe du monde de son histoire, l’équipe de France est plus que jamais favorite à la victoire dans la compétition. Un statut qui s’est construit au fil des matchs, à mesure que sa capacité à écœurer ses adversaires s’est confirmé.
On y est ! La France jouera sa troisième finale de Coupe du monde depuis 1930 ! En fait, la troisième en seulement vingt ans, depuis la première en 1998. En attendant dimanche et la finale face à la Croatie, la France fait déjà figure d’épouvantail, tant elle semble montée et préparée pour ce seul objectif. Comme en 1998, les Bleus s’appuient principalement sur une assise défensive très solide, doublée d’une force mentale et d’une efficacité redoutable.
9 – La France 🇫🇷 n’a été menée au score que 9 minutes seulement durant cette Coupe du Monde. Solide. #CM2018 pic.twitter.com/IW0eLXUmTb
— OptaJean (@OptaJean) 11 juillet 2018
Le mur bleu
Quatre buts encaissés en six matchs. Si ce bilan ne fait pas peur dit comme ça, surtout que les deux autres prétendants à la finale en lice en ont concédés autant pour le moment. Cependant, il faut noter que la France a réalisé quatre clean sheets, n’encaissant des buts que contre l’Australie et l’Argentine. Sur ce point, elle fait mieux que la Croatie (deux matchs sans prendre de but) et l’Angleterre (un seul). La défense des Bleus est très solide, de plus en plus pourrait-on dire, elle qui n’a rien concédé à l’Uruguay et à la Belgique, malgré leurs atouts offensifs.
A l’origine de cette solidité, le travail de la paire Kanté-Pogba est IM-PRES-SION-NANT ! Le duo cumule 23 interceptions, dont 19 pour le seul N’Golo Kanté, ainsi que 86 ballons récupérés. Avec 47 ballons grattés, Kanté est le meilleur joueur de cette Coupe du monde dans ce domaine. Ajoutez à cela le rendement de Blaise Matuidi lorsqu’il a été aligné, vous obtenez un véritable rideau de fer. Sur l’ensemble de l’effectif, la France est la troisième sélection a avoir réalisé le plus d’interceptions (64), la dernière en lice puisque seule la Russie (65) et l’Uruguay (79) la devance.
Cette défense est une clé fondamentale, car c’est par ce biais que les Bleus éteignent les lumières offensives adverses. Si Lionel Messi a réussi à être décisif lors du huitième de finale, Luis Suarez, Kevin de Bruyne et Romelu Lukaku n’ont rien pu faire. Eden Hazard a surnagé, remportant bon nombre de ses duels et de ses dribbles, mais n’a pu être décisif.
La montée en puissance de Lloris
Pas toujours rassurant en début de compétition, bien qu’il ne fut pas souvent mis à contribution par l’Australie et le Pérou, Hugo Lloris commençait à inquiéter après son match face à l’Argentine, où il avait donné l’impression qu’un tir cadré valait un but. Mais depuis, le portier de Tottenham est aussi solide que ses camarades de la défense. Il a réalisé près de deux fois plus d’arrêts en deux matchs qu’en trois précédemment (Mandanda ayant joué contre le Danemark). Des arrêts décisifs de surcroît. C’est ainsi qu’il a enchaîné deux clean sheets face à la septième et la meilleure attaque de la compétition. Des performances qui lui valent une belle remontée dans le classement des gardiens, aussi bien au nombre d’arrêts effectués (11) que du taux de tirs stoppés (73,3 %). Si Subasic le devance encore (12 arrêts, 80 % de tirs bloqués), il fait désormais mieux que Pickford (10 arrêts, 71,4 %).
Faire déjouer l’adversaire
Une fois les forces offensives de l’adversaire annihilées, la France peut se projeter vers l’avant, utilisant principalement pour cela la force de pénétration de Pogba, voire de Kanté, au milieu, puis la vitesse de Griezmann et de Mbappé vers l’avant. Mais ce schéma a porté ses fruits en termes de but finalement que contre l’Argentine et sa défense en carton mouillé.
22 – Kylian Mbappe 🇫🇷 a tenté 22 dribbles (13 réussis) en phase à élimination directe de la Coupe du Monde 2018 🏆, plus que tout autre joueur 🌪. Tornade.#CM2018 pic.twitter.com/MPXml17D5D
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Face à l’Uruguay et à la Belgique, un autre élément s’est révélé : la capacité des Bleus a marqué sur leur point faible. On pourra considérer que c’est devenu leur point fort à la longue, mais les coups francs et les corners tricolores ont globalement été pauvres en situation; seulement neuf passes clés sur ces phases de jeu, moins que tous les demi-finalistes. Pourtant, c’est sur coup franc que la France a trouvé la faille contre l’Uruguay, et sur corner qu’elle a éliminé la Belgique.
D’autre part, les Bleus parviennent souvent a provoqué l’erreur fatale chez l’adversaire. Elle même n’en commettant que très peu, elle a profité à plusieurs reprises d’une défaillance plus ou moins grossière chez leurs opposants. La faute de Rojo qui donne le penalty contre l’Argentine, la bourde de Muslera qui scelle le score contre l’Uruguay, ou plus subtil, le mauvais marquage de Fellaini sur Samuel Umtiti en demi-finale. On peut aussi penser aux situations de contre qui s’offrent à mesure que le temps défile, mais c’est là un point sur lequel les Français devraient progresser, car ils n’en ont pas profité pleinement en quart et en demi-finale. Probablement une conséquence de leur débauche d’énergie consacrée à défendre, mais qui pourrait coûter cher à ce niveau.
Échaudé par son échec en finale de l’Euro 2016, Didier Deschamps a bâti pour aller au bout, sur le plan tactique, physique et mental. Bien qu’on puisse pester contre l’aspect peu reluisant en termes de qualité esthétique, il faut avouer son efficacité, d’autant plus si cela mène à une victoire en Coupe du monde. Au-delà du beau jeu, le football est beau par les émotions qu’il donne. Et cette équipe de France nous donne notre compte.
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Crédit photo : Wikipedia Commons, Кирилл Венедиктов, Kylian Mbappe celebrating his second goal for France on 27 March 2018, Licence CC 3.0
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