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Bilan en Coupe du monde : l’Asie n’y arrive pas

World Cup Project #19. Alors qu’ils cumulent presque autant de participations en Coupe du monde que l’Amérique du Nord, et bien plus que l’Océanie, les équipes asiatiques ont un bilan bien moins bon que ces deux confédérations.

Comme l’Océanie, la confédération asiatique de football (AFC) a souvent dû batailler avec un autre continent pour se qualifier en Coupe du monde. Cependant, elles ont souvent réussi à arracher la ou les quelques places attribuées. En 1986, elles ont leurs éliminatoires indépendants, pour la première fois depuis la période 1938-1954 et 1962, avec deux places qualificatives. Depuis 2006, l’AFC dispose de quatre places directes pour la Coupe du monde, plus une à jouer en barrage, face à une nation nord-américaine (2006), océanienne (2010) ou sud-américaine (2014). Barrage que les sélections asiatiques n’ont jamais passé avant 2018, où l’Australie a gagné sa place contre le Honduras.

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Le pire bilan de toutes les confédérations

Preuve de leurs difficultés en phase finale, aucune sélection asiatique a perdu moins de la moitié de ses matchs en Coupe du monde. Toutes les autres confédérations en ont : le Ghana (46 % de défaites) ou le Sénégal (20 %) en Afrique, le Costa Rica (46 %) et Cuba (33 %) en CONCACAF et la majorité des nations sud-américaines. En Océanie, la Nouvelle-Zélande a concédé trois défaites en six matchs, soit 50 % de rencontres perdues.

L’équipe de l’AFC ayant le moins perdu est le Japon, qui a concédé 57 % de défaites (neuf en dix-sept matchs). Quatre sélections n’ont joué qu’une phase finale et n’ont fait que perdre : les Indes orientales néerlandaises (1938), l’Indonésie de nos jours, l’Irak (1986), les Émirats arabes unis (1990) et la Chine (2002).

Avec seulement six qualifications au second tour, l’AFC et très loin de la CONCACAF, dont les sélections comptent à peu près autant de participations (39 contre 31 pour l’Asie). Les Nord-américains ont atteint ce stade à seize reprises, soit dans 40 % contre 19 % pour les Asiatiques.

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Quelques éclairs dans la nuit

Souvent éliminées dès le premier tour, les équipes asiatiques ont rarement été marquantes en Coupe du monde. Parmi les contre-exemples, on peut citer la Coupe du monde 1966, où la Corée du Nord obtient sa qualification au deuxième tour (directement en quarts de finale à l’époque) en battant l’Italie, championne d’Europe deux ans plus tard et finaliste en 1970. Lors du quart, les Nord-coréens assomment le Portugal, puisqu’ils mènent 3-0 après 25 minutes de jeu. Il faut un quadruplé de la Panthère noire Eusébio (dont deux penaltys) et un cinquième but de José Augusto en fin de match pour renverser la surprise de ce Mondial (5-3).

L’autre grande performance du football asiatique en Coupe du monde revient à la Corée du Sud, en 2002. Recevant la compétition en partenariat avec le Japon (qui fit beaucoup mieux qu’en 1998 et 2006, mais s’arrêta dès les huitièmes de finale contre la Turquie), la Corée du Sud dépassa tous les attentes en atteignant les demi-finales, éliminant notamment l’Espagne et l’Italie. Battus par le réalisme allemand (1-0), les Coréens échouent à terminer sur le podium, à cause du fossoyeur des espoirs du football asiatique cette année-là, la Turquie (3-2).

Réalisme et expérience, les manques du football asiatique

Selon les rapports techniques du TSG, les équipes de l’AFC ont souvent les mêmes manques au fil des éditions. La plupart d’entre elles ont fait preuve d’une grande rigueur tactique, souvent inculquée par des sélectionneurs étrangers : Carlos Alberto Parreira, champion du monde 1994 avec le Brésil, a œuvré pour l’Arabie Saoudite, Philippe Troussier et Guus Hiddink étaient à la tête du Japon et de la Corée du Sud en 2002, tandis que l’Iran a fait appel à plusieurs techniciens d’Europe de l’Est (Blažević, Ivanković).

Mais, malgré le respect des consignes et de la tactique, ces sélections ont pêché par le manque de réalisme. L’incapacité à profiter des quelques opportunités prend de l’importance pour des équipes souvent inférieures à leurs adversaires. Comme, par exemple, l’Arabie Saoudite qui n’obtient pas le nul contre le Danemark en 1998. En outre, les joueurs jouent souvent dans leur championnat national. Très peu sont donc habitués à côtoyer les meilleurs footballeurs dans les grands championnats, ou à jouer les compétitions européennes. Il leur manque l’expérience du très haut niveau.

En 2018, les cinq équipes asiatiques qualifiées (Arabie Saoudite, Australie, Corée du Sud, Iran et Japon) seront aussi composées en bonne partie de joueurs issus de du championnat national (pour l’Arabie, le Japon et la Corée) ou de championnats mineurs (l’Australie et l’Iran). Les Australiens sont les plus nombreux à évoluer en Europe, y compris en Angleterre (cinq joueurs) et en Allemagne (trois joueurs). Cependant, il s’agit pour la plupart de clubs de deuxième division (six). En plus de cela, le tirage ne donne pas les meilleures chances aux équipes ayant le plus de « certitudes ». Le Japon, l’Australie et l’Arabie Saoudite ont changé de sélectionneurs récemment. L’Iran, qui se présente avec une grande solidité défensive inculquée par son coach portugais Carlos Queiroz, va trouver face à lui l’Espagne, le Portugal et le Maroc. Quant à la Corée du Sud, la mission s’annonce aussi compliquée avec l’Allemagne, la Suède et le Mexique au menu.

Une fois encore, il est probable que l’Asie reste cantonnée au premier tour de la Coupe du monde.

Crédits photos :

Wikipedia Commons, WAKA77, Takeaction footballgame by Nakata Hidetoshi produce at Nissan stadium, domaine public

Wikipedia Commons, Javid Nikpour, Iran and Argentina national football teams match, 2014 FIFA World Cup Group F, Licence CC 4.0

Wikipedia Commons, Magnus D, Park Ji-Sung of Manchester United against Fulham, Licence CC 2.0

Wikipedia Commons, ypa.ir, South Korea national football team – October 2012, Licence CC 4.0

Wikipedia Commons, Marcello Casal Jr/ABr, Brazilian national team debut in the 2010 World Cup against North Korea, Licence CC 3.0

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